Circonstances insurmontables justifiant l’absence du mis en examen au débat de prolongation de détention provisoire : un contrôle judiciaire et une avancée jurisprudentielle obtenus par le cabinet

palais de justice

Cet été, le cabinet a obtenu le placement sous contrôle judiciaire d’un mis en examen : la Chambre criminelle de la Cour de cassation, par un arrêt du 12 juillet 2022, a en effet accueilli les arguments procéduraux soulevés par le cabinet.

Par principe, tout débat de prolongation de la détention provisoire d’un mis en examen ne peut se tenir qu’en présence de celui-ci.

Puisque la liberté d’un individu est en jeu, il paraît évident qu’il doit toujours être présent lors d’une telle audience pour pouvoir se défendre.

Seules des circonstances dites imprévisibles et insurmontables peuvent justifier son absence au débat, comme en cas de grèves, barrages routiers, ou tempête empêchant l’extraction de l’intéressé de la Maison d’arrêt vers le Palais de Justice.

Alors que le cabinet devait intervenir dans le cadre d’un tel débat de prolongation de détention provisoire, le Juge des Libertés et de la détention a été informé, certificat médical à l’appui, que le mis en cause, malade, ne pouvait comparaître.

Pourtant, le magistrat a refusé la demande de renvoi présentée par le cabinet, estimant être face à une circonstance imprévisible et insurmontable, et être tenu par le délai de convocation de l’article 114 du Code de procédure pénale.

Ce texte impose au Juge des Libertés et de la détention de convoquer le mis en examen et son avocat au moins cinq jours avant l’audience, pour leur permettre d’avoir le temps de préparer la défense.

Le mandat de dépôt du mis en examen arrivant à échéance seulement quatre jours plus tard, le Juge des Libertés et de la détention a estimé ne pas pouvoir organiser de nouvelle audience, et a prolongé la détention provisoire de l’intéressé, malade, alors qu’il ne pouvait comparaître à cette audience.

Si la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de DOUAI a validé cette décision du Juge des Libertés et de la détention, la Chambre criminelle de la Cour de cassation a toutefois suivi le raisonnement du cabinet, et ordonné la remise en liberté du mis en examen.

Dans son arrêt du 12 juillet 2022, la Cour de cassation a apporté une importante précision jurisprudentielle : dans un tel contexte le Juge des Libertés et de la détention n’est pas tenu de respecter un délai de cinq jours pour convoquer les parties au débat.

Puisque c’est le cabinet lui-même qui sollicite le report de l’audience en raison de l’état de santé du mis en cause, le Juge n’a pas à respecter un nouveau délai de cinq jours pour convoquer le cabinet !

L’audience aurait donc très bien pu, comme le demandait la défense, être reportée au lendemain pour permettre la comparution du principal intéressé lors du débat relatif à sa liberté.

Cette circonstance n’avait donc rien d’insurmontable, et un tel manquement a justifié le placement sous contrôle judiciaire de ce mis en examen, défendu par le cabinet.

Décision : https://www.lavoixdunord.fr/1230894/article/2022-09-20/la-conference-berryer-s-est-invitee-lille-le-grand-defouloir-des-avocats

Auréa De Oliveira

Titulaire d’un Master en droit pénal et sciences criminelles elle a clôturé son cursus par un Master en droit de la matière pénale, étudiant auprès du Professeur Jean Pradel. Avocate collaboratrice du cabinet JD Avocats depuis 2023, elle intervient dans tous les domaines du droit pénal et devant toutes les juridictions pénales. Elle parle couramment anglais.

Caroline BROMBOSZCZ

Titulaire d’un master en droit privé et sciences criminelles, elle a clôturé son cursus par un master en responsabilité médicale, étudiant la liquidation des préjudices auprès de Monsieur Benoît MORNET. Après une première expérience, elle rejoint le cabinet JD AVOCATS en 2021. Elle intervient devant toutes les juridictions pénales. Elle parle couramment anglais.

Loïc Sarrat

Titulaire d’un Master d’Etudes pénales et criminelles, il a rejoint le cabinet JD AVOCATS à l’issue du stage clôturant la formation reçue à l’école des Avocats de Lille, en 2017. Il intervient devant toutes les juridictions pénales – Tribunal Correctionnel, Cour d’Appel, Cour d’Assises.

Il est également lauréat 2017 du 1er prix de plaidoirie des élèves-avocats du Mémorial de Caen, et coordinateur pénal du barreau de Lille entre 2023 et 2025. Il parle couramment Anglais.

Audrey Jankielewicz

Diplômée en droit privé et sciences criminelles, elle a rejoint le cabinet de Maître Julien Delarue en 2010 avant de devenir son associée en 2017. Audrey Jankielewicz plaide devant toutes les juridictions pénales – Tribunal Correctionnel, Cour d’Appel, Cour d’Assises.

Elle a également acquis une expérience dans l’assistance des victimes qui lui permet de conseiller et d’assister ses clients au cours de ce long processus.

Julien Delarue

Inscrit au Barreau de Lille depuis 1999, il a d’abord travaillé aux côtés d’Éric Dupond-Moretti avant de fonder son cabinet en 2005. Intervenant exclusivement en droit pénal général, droit pénal économique et financier, droit pénal routier, il assure depuis 20 ans la défense de ses clients depuis les premiers instants de la garde à vue jusqu’à l’audience.

Ancien Membre du Conseil de l’Ordre du Barreau de Lille, Julien Delarue a également fait partie du comité directeur de l’Association des Avocats Pénalistes (http://associationdesavocatspenalistes.fr). Son expérience lui permet aujourd’hui de plaider devant tous les Tribunaux Correctionnels, Cours d’Appel et Cours d’Assises.